A propos
Italie, fin des années 1990. Olga, 40 ans, est mère de deux enfants et une épouse dévouée, comme le veut la société qui l’entoure. Un jour, son mari la quitte pour une femme plus jeune qu’elle. Tout se désintègre : la réalité, son monde, son corps. Elle semble devenir vulgaire, violente, imprévisible voire grotesque. Pendant des nuits infinies d’insomnie, Olga erre dans sa maison en retenant sa respiration, c’est son acte de résistance. Dans ces moments-là, la folie apparente devient lucidité extrême, moteur de libération et de déconstruction d’une norme sociale. Une fois le maquillage retiré et les apparences dissipées, une autre Olga prend sa place : une femme puissante, Médée des temps modernes. Dans cette adaptation du livre éponyme d’Elena Ferrante, l’actrice et metteuse en scène Gaia Saitta incarne cette femme, accompagnée de ses enfants et de son chien. Alors qu’Olga évolue dans les vestiges d’une maison, nous pénétrons dans son espace physique et mental. Le public – assis sur la scène, autour de la table de sa cuisine ou dans le gradin – est à la fois le regard oppressant d’une société et le témoin de sa transformation. Après tout, ne sommes-nous pas tous·tes enfermé·es dans un rôle, qui pourrait être abandonné et réécrit à tout moment ? Saitta nous livre une pièce sur le pouvoir émancipateur de la colère et de la déraison.