Mythopoeïa - fragments d’éternité, réunit, pour la première fois, les oeuvres de Basile Boon (BE) et Victor Cadene (FR), deux artistes qui, à travers leur pratique, explorent les thèmes universels et intemporels de l’histoire. Cette exposition met en lumière la quête d’une représentation personnelle et contemporaine des mythes et légendes, tout en évoquant des fragments du passé.
À travers ses fresques et des sculptures en céramique, Basile Boon nous plonge dans un univers où l’imaginaire se mêle à l’histoire, et où chaque oeuvre semble être à la fois un fragment du temps et un geste de création intemporel. De son côté, Victor Cadene déploie ses scènes théâtrales en papier, véritables témoignages de récits qui prennent vie sous l’effet de la fragilité et de la poésie. Ensemble, ils tissent une mythologie contemporaine, réinventant le monde à partir de souvenirs et de symboles anciens.
L’exposition propose un espace où se croisent intérieurs raffinés, jardins poétiques et archéologies inversées. Elle invite le spectateur à une immersion dans leur intimité où se rencontrent leurs légendes personnelles dans un dialogue entre univers visuels et narratifs.
Victor Cadene
Victor Cadene, artiste décorateur aux multiples pratiques, réalise des scènes décoratives en deux dimensions à partir de ses dessins qu’il découpe et assemble en collages. Plus que la précision du trait, c’est la spontanéité de la composition qu’il recherche et l’émotion de la couleur, essentielle à son travail. Il les veut opulentes et théâtrales, oscillant entre exubérance et harmonie.
Une profusion de détails animent ses oeuvres qui traduisent son intérêt pour les arts décoratifs au sens large. On y devine notamment l’influence de la peinture baroque et du style Rococo, des Nabis et de Matisse ou encore des productions de l’Atelier Martine de Paul Poiret.
Ses créations sur papier sont l’occasion de nombreuses collaborations qui lui permettent d’explorer les différents procédés des arts décoratifs. Il réalise des vitrines ainsi que des illustrations pour des maisons telles qu’Artcurial, l’Orient Express et Diptyque. Il a récemment été invité par des manufactures ambassadrices du savoir-faire français à concevoir plusieurs ouvrages : des tapis pour Pinton, des éventails pour Duvelleroy. Il répond à ces commandes depuis son atelier près de Fontainebleau, où chaque élément est réalisé à la main, du dessin à la mise en couleur, en passant par le découpage et le collage.
Basile Boon
Dès son enfance dans la vallée de la Meuse, Basile Boon s’invente un monde intérieur fait de jeux de construction, de paysages escarpés, de légendes de châteaux en ruines, qui marqueront son travail d’artiste. En 2010, étudiant en master d’architecture à La Cambre (Bruxelles), il réalisera au sein des beaux-arts de Valencia où il est en Erasmus, une ville en carton, le refuge imaginaire, constituée de maisons perchées sur des piliers hauts et fragiles.
Son arrivée à Paris en 2020, suivie d’une déception amoureuse, bouleverse sa pratique artistique, il s’invente alors une auto-thérapie où l’humour et la désacralisation des codes sociaux vont agir comme traitements salvateurs. Matérialisant ses joies, ses peines, ses fascinations, ses dégoûts, ses rencontres… Il nous raconte, dans la matière et avec les mots, son odyssée : sa propre mythologie.
En contradiction avec une société qui exige l’excellence et de la spécialisation, Basile Boon se voit comme un généraliste éclectique. Son travail est un mélange imparfait et non sans ironie, d’art brut, de culture pop, de références symboliques et mythologiques, architecturales et artistiques. Une forme d’archéologie inversée, où Basile fait surgir de la terre, une civilisation enfouie dans ses pensées.