Pour sa première exposition personnelle à la Michèle Schoonjans Gallery, l’artiste français Jean-Baptiste Brueder déploie une vision sensible et sculpturale de Bruxelles. Au-delà d’une simple représentation, il capte l’essence mouvante de la ville en transformant matériaux et éléments architecturaux en œuvres où se mêlent mémoire urbaine et expérimentation plastique.
Jean-Baptiste Brueder explore l’architecture comme un organisme en perpétuelle mutation. Inspiré par le paysage urbain bruxellois, il s’attache à révéler la fragilité et l’impermanence des formes bâties. À travers des sculptures et bas-reliefs réalisés en gyproc et en matériaux de construction détournés, il décompose façades et structures pour en dévoiler les couches cachées. Il met notamment en lumière ces formes très éphémères d’architecture que sont les traces des intérieurs domestiques bruxellois, rendues visibles dans les chantiers à ciel ouvert. Il emprunte les codes de construction à des phénomènes urbains observés, tels que le façadisme. Par un équilibre subtil entre brutalité et délicatesse, il interroge la mémoire des espaces urbains et la manière dont l’architecture façonne notre perception du temps.
Sa démarche comprend également un important travail de recherche, nourri par des images d’archives, des études topographiques et des plans d’architectes, afin de mieux cerner les enjeux urbanistiques des chantiers qu’il illustre. Ainsi, il recontextualise les lieux qu’il explore pour tisser un dialogue entre patrimoine local et interprétation contemporaine.
Adoptant une approche in situ, Jean-Baptiste Brueder prélève des fragments architecturaux—cadres de fenêtres, corniches, structures porteuses—pour les intégrer à ses œuvres. Il nous invite ainsi à percevoir l’architecture non comme une discipline figée et autoritaire, mais comme un médium sculptural, vivant et malléable.
BIOGRAPHIE
Jean-Baptiste Brueder (°1996, Avignon, F), vit et travaille à Bruxelles.
Jean-Baptiste Brueder est un artiste français basé à Bruxelles. Diplômé des Beaux-Arts de Toulouse et titulaire d’un Master en dessin de l’ENSAV La Cambre, il est lauréat du Prix Médiatine 2023. Il a participé à des résidences artistiques telles que la Fondation Moonens, Poelp Bruxelles et KULTXL.
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Jean-Baptiste Brueder explore et raconte Bruxelles et ses métamorphoses depuis plusieurs années, en adoptant une approche qui mêle dessin, bas-reliefs, sculpture et installation. Cette démarche plurielle est profondément influencée par son environnement. Il arpente les quartiers de la ville, les photographie, dessine d’observation les éléments qui l’attirent, et collecte des objets de rebut, des petits fragments de bâtis. Cette matière recueillie est ensuite ramenée à l’atelier, où elle devient la base de compositions, de constructions et d’expérimentations.
Imprégné des gestes du bâtisseur, Jean-Baptiste utilise des matériaux de construction qu’il détourne de leur fonction première. Le gyproc, matériau isolant a priori dénué de qualité plastique, est utilisé avec minutie, extrait des murs et réinventé. Il aborde la discipline architecturale avec la liberté et l’imaginaire propres au plasticien. Il tient à travailler à son échelle, à créer des fragments d’architecture non pas à habiter, mais à observer, ouvrant ainsi un espace propice au dialogue.
Fort de ses racines provençales, il intègre également dans ses créations des pigments issus du Conservatoire des ocres de Roussillon. Ces couleurs naturelles, tirées de l’environnement où il a grandi, viennent teinter ses bas-reliefs en plâtre. Jean-Baptiste propose ainsi une approche sensible et plurielle de l’architecture, interrogeant la rigidité de la pratique architecturale pour en révéler la fragilité cachée.