Les danseurs dansent parfois en simultané, parfois en décalé ; cette articulation n’est pas faite au hasard, elle reflète la discontinuité des relations, qui inclut des moments d’isolement et des moments d’échange. Même dans un groupe, on reste singulier ; on évolue parfois à l’unisson, parfois différemment.
Deux motifs constituent les trames de l’œuvre et sont présents de façon récurrente dans la pièce : La notion de lien se manifeste par la relation que les danseurs créent (ou ne créent pas) entre eux. À certains moments, ils se rencontrent, entrent en contact, marchent côte à côte. Un jeu de mimétisme se met parfois en place, autour des gestes du quotidien que l’on fait tous. A d’autres moments, ils s’isolent ou s’excluent. Parfois, ils s’enchevêtrent. Ces liens sont également matérialisés par des cordes, présentes sur le plateau, qui deviennent des éléments de la danse, tantôt décors, tantôt accessoires.
La relation aux cinq sens est représentée régulièrement dans les gestes. C’est d’abord par les sens que l’on appréhende les autres. La rencontre existe avant tout de manière sensuelle et instinctive : on perçoit l’autre, on le voit, l’entend, le sent, avant de le connaître. En travaillant sur l’aspect spontané et organique, nous nourrissons le questionnement qui nous a guidé dans ce spectacle : qu’est-ce qui fait une relation et qu’est-ce qui fait l’éloignement ou la séparation ?