Isabelle GREVISSE
Jambes - Namur
Anne COLMANT, Lysiane HUMBERT,
Marc HUBERT, José HUBERT, Micheline
STEFFENS
Peintures, Dessins,
Sérigraphies, Gravures, Photos, Céramiques
Dès l’entrée dans le hall, le
visiteur est immédiatement confronté aux œuvres de Marc Hubert. Artiste
plasticien, poète à ses heures, profondément attaché à Charleroi, il explore la
déstructuration et la restructuration dans l’approche artistique de son
environnement, interrogeant la nature même de l’Art : est-il création ou
invention et réinvention originales, continuelles ?
En prenant à droite, la petite
salle met en avant des compositions de petit format d'Anne Colmant
rehaussées de touches sensibles (graphisme, couleur) entre académisme,
calligraphie, figuration et abstraction. "Le
crayon, la plume, le doigt, les encres, les pigments : tous instruments et
prolongation du corps...Quand le regard passe par le point, la ligne, la trace,
la tâche ...la vie. Encrer ou ancrer le regard, toujours. Une danse à
travers les entrailles". Mon ami
(sculpture de Jacques Jauniaux), le résident permanent, n'en croit pas ses yeux
; il se sent bien !
Revenant sur nos pas pour
traverser le hall et entrer dans la grande salle, à gauche, nous sommes frappés
par les dégradés en rouge et noir. Dans son approche, José Hubert agit
pour faire ressortir l’essentiel à ses yeux, en éliminant ce qui pourrait lui
faire de l’ombre dont l’arrière-plan. C’est une manière de dévoiler la
singularité du composant central sans retirer nécessairement le masque de la
figuration, car celui-ci révèle beaucoup sur l’essence de la chose, tout en
admettant que « la figuration n’est rien d’autre que le masque de l’abstraction
» (Jan van Imschoot).
À droite, les compositions – rarement montrées – en noir et blanc à l’encre acrylique de Lysiane
Humbert engagent le spectateur dans un dialogue, offrant une fenêtre sur la
dimension spirituelle de son travail. Dans ses deux tableaux en couleur, la
matière et la peinture sont en mouvement, créant des contrastes saisissants
grâce à une technique mixte maîtrisée et à l’utilisation savante de
l’acrylique.
Et parsemées ici et là, les
céramiques de Micheline Steffens sont disposées avec soin : toupies
texturées, jarres inspirées du Japon, grandes et petites sphères écorchées.
L’artiste conçoit et réalise ses œuvres en colombin, utilisant argile et
porcelaine. Dans son atelier de Dinant, elle poursuit ses recherches avec une
vigueur inlassable.
« VOIR C’EST OUVRIR UNE
PORTE. » Edmond Jabès. Aely.
« PRENDRE LE TEMPS DE REGARDER C’EST DECOUVRIR
CE QU’IL Y A DERRIERE LA PORTE, ACCEPTER DE S’Y CONFRONTER AFIN D’ENRICHIR SON
VECU. »