Dominique toute seule
Beauvechain - Brabant Wallon - Région Wallonne
Sous forme de lettre adressée à Paul Pastur, à partir d’une recherche
poussée de documents d’archives et d’entretiens avec les acteurs
d’aujourd’hui, ce spectacle retrace l’épopée culturelle de la Province
de Hainaut, de 1919 à nos jours.
Comment pouvons-nous retrouver cet esprit fondateur, bâtisseur, où la
culture était le centre et le pilier de l’émancipation humaine, mais
avec le paternalisme en moins ?
Une création de Valérie Cordy.
Une production de La Fabrique de Théâtre – Service Provincial des Arts de la Scène.
Distribution
Mise en scène: Valérie Cordy
Interprétation: Anton Kouzemin
Création sonore: Marc Doutrepont
Création d’images: Julien Stiegler
Écriture de la lettre: Nathalie Leroy
Vendredi 4 octobre 2024 à 20h.
GRATUIT
Lettre(s} à Paul Pastur est un spectacle théâtral tous
publics (à partir de 12 ans). La scénographie épurée permet au
spectateur de s’imprégner de l’atmosphère et de se focaliser sur les
moments marquants de cette traversée dans le temps.
Cette création originale met en scène trois intervenants: un comédien
jouant le personnage de Paul Pastur, une figurante écrivant en direct
LA lettre qui lui est adressée et la metteuse en scène assise face au
public, questionnant en direct les moteurs de recherche du web, en
connectant le passé avec le présent.
Au fond du plateau, sur un écran géant de vidéo projection
apparaissent à tour de rôle les interactions web, les créations d’images
sur base d’archives et l’écriture en direct de LA lettre, le tout sur
un fond sonore composé de discours, de témoignages et de musique qui
accompagnent le spectateur à travers un siècle d’histoire.
Ainsi se révèle, à travers les discours de Paul Pastur, la création
de la Commission Provinciale des Loisirs de l’Ouvrier et une
présentation de ses différents secteurs: l’habitation (meubler, ornementer, embellir son logement), le jardin (Cultiver un potager, organiser des concours et expositions horticoles), les petits élevages (sources d’une alimentation plus saine également), l’enseignement (éduquer hommes, femmes et enfants), l’éducation physique (( quand les muscles ont plus de ressort, la pensée a plus d’audace » aime dire Paul Pastur), l’éducation artistique (l’art à l’école et au foyer, la musique, l’art dramatique), l’éducation intellectuelle et morale (bibliothèques, universités populaires, voyages).
A travers les recherches en direct sur Internet, Valérie Cordy
retrace l’histoire en va-et-vient entre moments historiques et
informations du temps présent. Les différentes institutions provinciales
sont localisées et décrites sur base des cartographies du web pour
terminer par une conversation en live sur Facebook avec … Paul Pastur,
en personne … !
Le 4 mai 1919, Paul Pastur prenait la parole à la première séance
plénière de la commission provinciale des loisirs de l’ouvrier (CPLO),
une commission destinée à « rechercher et organiser les moyens d’assurer
à l’ouvrier l’emploi sain, agréable et utile de son temps de loisir ».
Dans un discours-programme détaillé, teinté d’espoir de voir surgir
un nouveau monde au sortir de la guerre et forgé par un paternalisme
profond, le député permanent posait les bases d’une longue épopée qui a
fondé les actions culturelles de la Province de Hainaut depuis un
siècle, s’inscrivant principalement dans le terreau de l’éducation
populaire et de l’éducation permanente.
Un siècle plus tard, en 2019, la CPLO fait place à HCT (Hainaut Culture Tourisme) qui remplaçait la
DGAC (Direction générale de la culture). A Charleroi la rue Paul Pastur est rebaptisée en rue Patrice
Lumumba et nous fêtons toujours les mamans, fête initiée par le
député. Le bureau de Paul Pastur est intact et parfois visible dans les
étages de l’Université du travail, une statue imposante de notre homme
trône devant le BPS22…
Ces traces visibles et invisibles nous invitent à recomposer,
retrouver l’esprit d’un monde ancien où l’ouvrier avait gagné la journée
de 8 heures parce que la Conférence de la Paix en avait ainsi décidé.
« La journée de 8 heures constituera demain le régime normal du monde civilisé. Tenons la pour un
fait accompli (… ) Nous sommes au temps du renouveau … C’est l’époque
où l’on sème. Les hommes auxquels incombe la responsabilité d’organiser
et de diriger l’évolution, doivent se rendre un compte exact de la
situation et abandonner la routine d’autrefois, pour préparer le monde
qui doit sortir meilleur… » Clamait Paul Pastur.
Que reste-t-il du monde de Paul Pastur, que nous reste-t-il en héritage?
100 ans, c’est un bel âge pour un bilan, 100 ans, c’est un bel âge
pour s’adresser à notre ancêtre, nous qui faisons la culture en Hainaut
au 21e siècle, nous qui sommes dans un monde en transformation.
Sous forme de lettre adressée à Paul Pastur, à partir d’une recherche
poussée dans les archives des bibliothèques provinciales et de
l’Université du travail, d’entretiens avec les acteurs d’aujourd’hui,
une longue écriture a été mise en chantier puis transformée en
spectacle.
Le monde a changé, s’est transformé, s’est détérioré peut-être.
Comment pouvons- nous retrouver cet esprit fondateur, bâtisseur, où la
culture était le centre et le pilier de l’émancipation humaine, mais
avec le paternalisme en moins?
Ce spectacle raconte l’épopée, le long chemin, les embuches, les
questions qui nous traversent aujourd’hui en regard de notre Histoire et
de l’héritage de la CPLO.
Valérie Cardy, metteuse en scène