Galvanisés, tant par l’accueil du public que celui de la presse vis à vis nos deux précédents festivals Mouvements d’identité et Mouvements d’altérité, le Théâtre Océan Nord renouvelle l’expérience et propose une troisième édition: le festival Espèces d’Espaces.
Empruntant son titre à l’ouvrage de Perec, ce festival explore et interroge notre monde à travers l’espace, les espaces, les espèces d’espaces qui le composent.
Trois spectacles : L’autre projet de Laure Lapel et Jérôme Michez, Toutes les villes détruites se ressemblent de Magrit Coulon et Bogdan Kikéna , Le Lac de Djo Ngelka et Echappée Urbaine #3 une ballade sonore d’Isabelle Jonniaux, ainsi qu’une lecture d’extraits du texte de Perec en constituent l’ossature. Chaque manifestation interrogeant, à sa manière, ces milieux ambiants dans lesquels nous évoluons : villes, campagnes et lacs, quartiers qui nous modifient et nous traversent autant que nous les traversons et les modifions.
À l’origine de l’ouvrage de Perec, il y a cette question très simple : comment regarder? Comment commencer de voir dans les choses autre chose que ce que l’on m’a habitué à voir?
Chaque spectacle s’empare de ces interrogations et fait de l’espace un personnage à part entière. Ici point d’unité, l’espace ne vaut que par sa multiplication et sa mouvance, nous obligeant à appréhender le passage, la transformation. Si le territoire se définit par ses frontières, l’espace, lui, permet la liberté de mouvements. S’y référer c’est exprimer l’impalpable et l’immatériel, c’est revendiquer la pensée plutôt que l’idéologie.