Une œuvre d’art existe-t-elle ? Et comment ? De quels mouvements est-elle le produit, de quel modèle la trace ou l’empreinte ? De quelle existence est-elle animée ? Qui parle et qui se tait ? Où commence une œuvre d’art et où se termine-t-elle ? Quelles relations entretient-elle avec la vérité, le mensonge, les mots, le silence, les douleurs et les joies ? Les regrets ? Que font les regards qui se posent sur une œuvre d’art ? Et les gestes qui la soutiennent, sans cesse la métamorphosent ? En quels sillages s’éloigne-t-elle, en quelles dérives va-t-elle, ainsi, naviguant ? Où s’échoue-t-elle ? De quels écarts procède-t-elle ? Quelles relations entretient-elle avec les matières dont elle est composée, les pigments, les encres, les tissus, les papiers, les bois, toutes les pièces rapportées ? Est-elle un objet, une empreinte, une trace : des choses et des signes, des instants assemblés ? Où se perd une œuvre d’art ? Est-elle une perte, une victoire, une défaite ? Est-elle plus – ou moins – que les chemins qui l’ont rendue possible ?