En préambule, il est important de préciser que la techno revendique une manière spécifique d’occuper l’espace et un processus de création en marge des normes du monde économique et politique dont elle refuse la verticalité et la violence. Les soirées techno se sont développées dans des espaces liminaux (anciennes banques ou usines d’électricité, etc.) indiquant un goût pour le passage vers une autre société que celle qui nous a trop longtemps été promise. Or, le Capital ne manque pas de bonne volonté pour reprendre à son compte l’esthétique de la techno via le monde de l’industrie musicale ou celui des promoteurs immobiliers avides de "revitaliser" les quartiers les moins côtés des grandes métropoles européennes. En récupérant le mouvement, le capitalisme participe à sa déshistoricisation et en fait un instrument de gentrification qui occulte ses fondements et son contexte d’émergence.