Jeune trentenaire au regard profond et triste, Hassane vit encore dans le modeste appartement de ces parents dans un Liban que les stigmates de plusieurs décennies de guerre ont radicalisé. Sans travail il passe ses journées avec ses amis sur les plages rocailleuses de Beyrouth quand il meurt d’une mystérieuse noyade. Ce moment de rupture d’un quotidien sans espoir porte le film dans la dimension parallèle de la mort. Comme un souffle en suspens, l’après se charge d’intensité. Avec tout ce qu’elle anime autour de lui, la mort d’Hassane le rend étrangement vivant et nous en dit plus sur l’homme qu’il est. En montrant le soin apporté au cadavre, embaumé chez lui par ses amis proches, c’est l’intimité d’une culture que nous partage ici le cinéaste. Un film impressionniste à la réalisation osée, qui aborde transversalement les thèmes de l’intégrisme et de l’homosexualité.