Avec l’album The Mushroom Type de son projet Fabiola, Fabrice Detry largue les amarres du carriérisme pour monter sur le petit vélo qui roule dans sa tête, privilégiant le surgissement créatif aux sirènes du conformisme. Avec ce nouveau point de départ, le Belge aux lointaines racines bretonnes confirme une approche hybride mais jamais foutraque, qui conjugue talent mélodique et immédiateté pop, le tout couronné d’un psychédélisme cérébral quasi-mystique.
The Mushroom Type est né dans une période chahutée pour le musicien. Pour exister, l’album a réclamé un lâcher-prise total, doublé d’un élan de folie et d’une envie irrépressible de briser et de reconstruire. Cette pratique de collage émaille tout le processus d’écriture et d’enregistrement des démos. En studio, il s’entoure de la fine fleur de l’indé belge et française. Sur scène, ce sont Léa Kadian (Kunde), Tim Clijsters (ex-leader de BRNS) et Aurélien Auchain (Mountain Bike) qui rejoignent l’aventure. Objectif avoué : « faire le pont entre l’étrangeté des premières démos et l’énergie live du groupe ». Pari réussi à l’écoute du disque qui associe une production léchée, un travail du son inventif et une envie flagrante de surprendre l’auditeur et de l’emmener sur des terres nouvelles. Profondément cathartiques, les textes du disque sont percutants et parcourus d’images fortes. Fabrice Detry utilise les slogans pour affirmer un engagement intime et politique puissant, égratignant ainsi les figures iconiques et se dévoilant sans fard au monde.
The Mushroom Type tire son nom de la passion du musicien pour les champignons, cachant dans la forêt ce réseau gigantesque qu’on appelle mycélium. Une image à propos pour décrire un nouvel album riche en atmosphères et en mondes sonores, qui ne cesse d’étonner. Fabrice Detry trouve avec une certaine modestie un chemin vers lui-même, à grand renforts de pop songs d’un nouveau genre, souvent imparables.