Ambiance 80
Angleur - Liège
S’il est une question arrimée à la croisée de l’intime et du social, c’est bien celle de « la propreté ». L’acquisition du contrôle sphinctérien est un processus naturel qui dépend de la maturation de plusieurs dimensions du développement. Elle est donc éminemment intime : dans le corps de l’enfant, se joue une partition fine et singulière entre son développement neuromusculaire, son développement cognitif et ses affects. Mais cette question est aussi éminemment collective. Sur le plan culturel, tous les groupements humains transmettent à leurs enfants une démarche comportementale acceptable dans le traitement des matières fécales et de l’urine. Sur le plan social, selon les réalités institutionnelles, la manière dont cette dimension de la propreté va être vue et traitée par les équipes des services d’accueil de l’enfance, varie. Elle peut être le lieu de crispations importantes : celles-ci sont le reflet des tensions qui se jouent entre les besoins et les rythmes des jeunes individus et ceux des collectifs dans lesquels ils évoluent. Or, dans cette phase sensible de son développement, l’enfant a besoin d’être respecté dans ses rythmes. Comment accompagner l’enfant,
tout en lui transmettant les codes sociaux liés à la propreté, en évitant de le soumettre à des pressions qui risquent de mettre à mal son développement ?