Après avoir purgé une peine de prison en France, Kamel revient au bled.
Entouré par sa famille, il est chaleureusement accueilli dans le
village. Comme son titre le laisse supposer, la deuxième réalisation de
Zaimeche pourrait tout autant être la suite du parcours du héros de
"Wesh Wesh" qu’un préquel. Ce flou narratif et le caractère
interchangeable des deux œuvres donne dès lors l’impression de former un
diptyque sur une âme errant entre l’Algérie et la France, prise dans un
cycle infernal où il est impossible de trouver sa place. L’auteur
balaie ainsi d’un revers de la main le mythe du retour aux origines, la
communauté kabyle étant tout autant traversée par des forces coercitives
et la violence sociale que la banlieue parisienne. D’une lucidité
implacable, Ameur-Zaïmeche n’en est pas moins un authentique cinéaste
qui démontre, à travers des ruptures stylistiques audacieuses, une
véritable foi dans les vertus de son art, seules à même d’offrir une
échappatoire à ses personnages.