Premier long-métrage de Jean-Charles Hue au Mexique et plus précisément à Tijuana, "Carne Viva" s’apparente avant tout à une tentative de brosser des vies, connectées entre elles par un étrange couteau qu’il glisse à chacun de ces personnages. Dans le quartier, on raconte que ce couteau, dont le manche a été sculpté dans l’os d’un chien, servait à sacrifier des chiens lors de messes noires. Le guérisseur affirme qu’il ignore si cet outil "magique" a des vertus bénéfiques ou maléfiques. Et c’est justement ce flou qui est entretenu tout au long du récit, cet objet tranchant étant tout à la fois capable d’exorciser les pensées étranges d’Yvòn, sauver Angel d’une agression sexuelle que de servir les desseins politiques du maire de la ville. Néanmoins, bien que la mort rôde en permanence, Hue parsème son film de moments d’absolu montrant avant tout des personnes désirant plus que tout vivre, à l’image de ce personnage inoubliable et incandescent de Dave.