On dit de Joseph, l’homme au centre de ce documentaire, qu’il a le syndrome de Diogène. Messaline Raverdy, la cinéaste, l’aide à ranger, trier, jeter une partie de tout ce qu’il a accumulé au fil des ans. Elle l’aide à se débarrasser de ce qui l’encombre, physiquement, mais elle l’aide aussi, par sa tendresse et son amitié, à exprimer ses pensées, lui qui confie se sentir « seul dans le monde ». Il partage ainsi les réflexions qui l’habitent, sur lui-même, les rapports humains, les sciences et le monde, le tout avec douceur et finauderie. Des images d’anciens films pédagogiques viennent parfois rebondir avec la parole de Joseph, habile en métaphores, pour créer une alchimie réussie entre esprit et matérialité. Ce portrait de Joseph est aussi celui d’une amitié, entre un homme qui approche de la mort, et une jeune cinéaste qui est sur le point de mettre au monde une enfant. La naissance à venir de cette enfant semble passionner Joseph qui aidera, à sa manière, son amie à trouver un prénom. Ce double portrait plein d’humour est d’une grande justesse et donne plus que jamais envie de faire un pas vers l’autre.
→ Séance du 14/09 suivie d’une rencontre avec la réalisatrice ; rencontre avec Julien Contreau et Effi Weiss, monteur et monteuse du film le 22/09 ; rencontre avec la réalisatrice et le philosophe Alain Loute, professeur d’éthique clinique à l’UCL le 06/10 & une rencontre avec Les Danaïdes, collectif pluridisciplinaire travaillant avec et autour du syndrome de Diogène le 10/10.