A propos
Les cimaises qui longent les murs de la salle du bar forment un contour, une ligne, encerclant l'espace du bar formant un espace d'exposition périphérique. C'est autour de cette notion qu'a été construit le projet d'exposition, chez les artistes selectionné.e.s la périphérie se retrouve sous différentes formes. Chaque artiste exposera une à deux pièces de petit/moyen format.
Glanant inlassablement des photographies abandonnées chez les brocanteurs et collectionneurs, Arthur Milles peint en périphérie du présent, se plongeant dans les archives de vie de personnes oubliés. Avec un plaisir opiniâtre il s'attèle à la tâche de peindre et s'émeut de la spontanéité du geste qui s'arrête à temps. Les étendues de toiles brut, glacis cadmium ou ciel quinacridone nous permettent de respirer. Rendant l'intimité de ces inconnues perdus si vaste que l'on peut s'y plonger. La peinture d'Arthur nous offre tant la possibilité de rêver des récits , que d'y rester à distance avec pudeur nous évitant voyeurisme et nostalgie.
Le travail de Juliette Vanwaterloo se situe à la périphérie des manifestations, s'intéressant aux tags, poubelles brulées et vitres cassées comme à des témoignages d'une population qui n'en peut plus. Elle détourne le médium textile longtemps cantonné à l'éducation des femmes en un outil de revendication politique. Dans ses broderies, des images de violences policière issue du flux médiatique s'ancre dans les fils de manière chronophage. Ses dessins au trait naïf, ses couleurs flashy et la délicatesse de ses dentelles attraperont notre regard pour nous empêcher de détourner les yeux de la violence et de la colère qui gronde. @Juliette Vanwaterloo
Chez Diego Herman la périphérie prend un sens littéral, c'est celle qui fait le tour, délimite, rigidifie l'espace qui nous entoure. Les grillages qu'il peint de manière obsessionnelle entravent tant les corps que la vue de l'horizon. Si le rideau de fer est lourd et nous parait inébranlable, Diego, par la lumière, la couleur qui prend le dessus et les trous dans la maille de métal nous offre un point de fuite, une place dans l'horizon.
@diego.herman.z
Julie Percillier joue en périphérie du vivant et de l'artificiel, à la frontière entre l'art et l'artisanat. Admiratrice inépuisable du monde végétal, elle s'en inspire pour créer des pièces textile hybride qui mettent en exergue la richesse et la poésie de la nature. Par la broderie à l'aiguille, la broderie machine et la dentelle au ciseau elle crée avec minutie et patience des compositions végétales. Tant à échelle très réduite comme avec une broderie sur feuille d'hortensia qu'à grande échelle avec la création d'une rhubarbe géante.
@julie_percilliertextile
En périphérie du genre et de ses stéréotypes, Lucas Loop déploie des autoportraits mettant en scène sa propre fluidité. Les trais de son visage et de son corps deviennent des motifs qu'il invoque dans sa peinture à chaque fois sous une forme nouvelle. En passant d'un tableau monochrome noir brillant où l'on se voit plus qu'on ne regarde, à une toile saturée de couleur, il nous surprend comme pour nous interdire de savoir quoi penser de son visage ou de sa peinture. Ainsi on naviguera en quête de ses traits. On les trouvera parfois entrelacés, parfois floutés ou bien encore de face nous regardant droit dans les yeux, noyé dans le bleu.
@lucas.l27
La nuit se situe à la périphérie du jour et c'est dans ce terrain de jeu que Laura Passicot Dauchet a décidé d'ancrer sa pratique picturale. Elle préfère l'onirisme de la nuit, ses couleurs en clair-obscur et la place qu'elle laisse au doute, à la lumière dominante du jour. Déambulant dans la ville comme dans la peinture, ses toiles aux couleurs trop vives pour être honnêtes nous entrainent au coeur du mensonge de la nuit. Un lieu où les décors et personnages secondaires sont devenu respectivement protagoniste et héros. Elle tisse dans cette théâtralisation des espaces et des corps, une ode à la lumière et au spectaculaire ordinaire.
@laura_dauchet