A propos
Une enfant joue avec un chaton à côté de sa maison détruite par la guerre. De ces ruines éparpillées, de ce marais noir, surgissent les figures des univers imaginés par la petite fille.
L’enfant bascule dans le grand jeu du monde au-delà du miroir et traverse un pays où tout est inversé. Où elle peut se souvenir du futur et s’enfuir de chez elle. Où l’on peut perdre son nom dans la forêt de l’oubli et le retrouver quand on sort à la lumière. Où l’on devient une Reine qui jette ses invité·es par terre en tirant sur une nappe. Et lorsque l’incompréhension atteint ses limites, la jeune fille commence à secouer le Roi Noir qui se transforme en chaton.
Après les succès de ''Tchaïka'' et ''Loco'', Natacha Belova et Tita Iacobelli poursuivent leur plongée dans les espaces mentaux et invisibles, en se focalisant à présent sur celui d’une enfant, prête à devenir adulte et confrontée aux faillites du monde. L’idée du spectacle a germé en elles alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine faisait rage depuis un an et semble engloutir, toujours plus, Russes et Ukrainien·nes. Une traversée désire parler de nos perditions face au désastre des guerres.
Les règles du jeu, diffuses et absurdes, au départ inconnues de l’enfant permettent de grandir. Pour survivre, il faut comprendre ce jeu de la survie, des compromis et du désespoir. La jeune fille veut y arriver, ne pas perdre son nom ni sa personnalité. Plus elle se rapproche, plus elle s’éloigne, mais elle est toujours prête à y jouer, à faire « comme si », à s’accrocher à la Reine qui fuit ou au Chevalier qui glisse, à tout faire pour ne pas tomber, ne pas sortir du jeu, ne pas être coincée dans le rêve d’un·e autre. Elle cherche la fin du chemin pour gagner sa partie. Et finalement se demander : qui rêve de qui ?