C’est l’histoire
d’une petite fille qui casse le vase préféré de sa maman. Alors qu’elle
craignait la colère et la punition, sa mère lui propose de recoller les
morceaux, un par un. Petit à petit, ce qui devait être une corvée plonge
l’enfant dans une observation minutieuse des dessins du vase. Ceux-ci
semblent lui raconter une histoire.
Almudena Pano prolonge son album à travers une exposition qui déploie
le thème du dépassement de la culpabilité vers la reconstruction. Elle
s’inspire de la technique japonaise du kintsugui : quand les porcelaines
se cassent, on les répare avec une colle enrichie de poudre d’or. Au
lieu de cacher les blessures de l’objet, cette technique leur donne de
la valeur et de la beauté. Selon Almudena, « c’est une métaphore
magnifique ! On cherche toujours à cacher les rides, les cheveux blancs,
les traits de notre vie, ce qui nous rend différents et qui crée notre
histoire. J’aime qu’on donne de l’importance aux cassures des choses. »
Dans cette exposition ciselée, les vases, les totems, les
illustrations et les textes recomposés à partir du livre invitent
à interroger notre rapport aux blessures personnelles autant qu’à la
planète que nous avons cassée. Elle parle aux enfants comme aux adultes.
L’exposition est proposée par le Service général des Lettres et du
Livre et a été réalisée dans le cadre du Prix de la première œuvre en
littérature jeunesse 2022 de la Fédération Wallonie Bruxelles.