A propos
Rebelle et libérée des normes, Sophie Perez et sa compagnie le Zerep orchestrent une fantaisie aux décors invasifs et à la dramaturgie anarchique. Drôle et teintée de folie, La Meringue du Souterrain prouve que l’expérience du théâtre est loin d’être sérieuse.
Bordel burlesque et bizarre, La Meringue du Souterrain porte sans aucun doute la patte de Sophie Perez. Depuis 1998, avec la compagnie du Zerep, elle met en scène des pièces impertinentes, affranchie des hiérarchies et des normes, qui joue sur l’absurde, les malentendus et le carnavalesque. Créée pendant le confinement, cette pièce frappe d’abord par sa scénographie débordante : une sculpture d’un visage grimaçant, clin d’œil à la pochette du premier album de King Crimson, dont les narines dégoulinent de morve, des mannequins de spectateur·rice·s dans les gradins ou encore des meringues géantes. La dramaturgie y est toute aussi sauvage, puisqu’au fil des chapitres se succèdent quizz théâtral, danses tribales, ballades au synthé et surgissent des personnages sans lien évident les uns avec les autres, à l’instar de Delphine Seyrig et de Pinocchio. Ce théâtre pirate, idiot et bourré de références se plaît à désobéir, dans une jouissance émancipatrice.