Tout le monde a mal quelque part : au corps, à la tête ou au cœur. Six personnes (seule Nadine n’est pas venue) viennent se soigner au sein d’un groupe, réunies par une animatrice, doux mélange entre une artiste et une assistante sociale. Ces êtres ingénus viennent faire du théâtre pour « aller mieux ». Tout le monde est de bonne volonté pour essayer de monter "La Nuit des rois" de Shakespeare, dans une salle de gym. Iels font du théâtre, assis·es sur un plinth ou dans les espaliers. À travers des mots empruntés ou des silences gênés, leur humanité apparait et nous confronte à la solitude de ce monde, où prendre soin est parfois mis de côté.
Ce groupe est joué par des acteur·ices masqué·es, couche supplémentaire pour sonder l’âme humaine. Ces masques, tels une seconde peau, brouillent les genres et mettent en exergue l’expressivité des corps. Le trouble de l’identité est à l’oeuvre.
Comme dans "La Nuit des rois", on se travestit. Au contraire de "La Nuit des rois", on n’arrive pas à s’aimer si facilement. L’amour c’est pour du beurre est une ode au théâtre, aux êtres humains, à leurs failles et à la complexité des émotions.