Second opus pour le quintette du contrebassiste Gaëtan Casteels. Il s’affirme, plus encore ici, en tant que leader déterminé, aux idées bien définies et pleines d’énergie. Entouré d’une solide équipe, à qui il laisse beaucoup de libertés, Casteels nous offre un jazz aussi énergique qu’inventif.
A l’instar des grands – Mingus, Haden ou Holland en têtes – Gaëtan Casteels aime pousser ses acolytes dans leurs derniers retranchements et à aller jusqu’au bout de leurs idées. De toute façon, ils aiment ça et savent que le leader ne les lâchera pas. Pour ce second round du quintette, le contrebassiste rend son jazz encore plus rugueux, combatif et énergique. Les soufflants sont convoqués dans toutes les parties du jeu. Repos interdit ! Alors, ils s’enflamment de plus belle et inventent des échanges qu’ils ne soupçonnait peut-être pas eux-mêmes. Le public s’enthousiasme et, loin d’être pris au piège, se voit confié le rôle du sixième membre du groupe. Celui-ci peut alors décupler son besoin d’urgence et de liberté. Un concert de Ozain, à la configuration originale, ne peut être que palpitant. Préparez-vous, vous allez vous sentir revivre.
« Un des aspects forts plaisants du disque est la grande variété des morceaux qui s’abreuvent à diverses influences, des rythmes africains aux gammes indiennes, en passant par un clin d’œil à la musique baroque, et Bach en particulier, sur « Tempus Fugit ». Mêlant savamment parties écrites incluant de beaux unissons et improvisations débridées, les compositions s’avèrent bien équilibrées et coulent facilement, rappelant même un peu par moment l’habillage et le son du Dave Holland Quintet, celui d’ « Extended Play », qui incluait également trombone et saxophone, mais avec un vibraphone en plus.
Cette musique bien arrangée et vivante, mérite le respect pour son audace autant que pour sa réussite et il ne fait aucun doute qu’elle transportera les amateurs d’un jazz moderne ayant définitivement jeté leurs œillères aux oubliettes. » (Pierre Dulieu – Jazzmania)
Ozaín Quartet, c’est une formation à l’orchestration peu courante, trombone-sax ténor-contrebasse-batterie, un son que le contrebassiste leader Gaëtan Casteels voulait plus rugueux, plus brut, plus puissant. C’est l’utilisation de toutes les palettes possibles du quartet sans instrument harmonique, tout vous faisant oublier l’absence de celui-ci. Les compositions de Gaëtan Casteels servent de prétexte aux quatre musiciens pour s’exprimer avec beaucoup de liberté. Les mélodies, jouées tantôt à l’unisson, tantôt en contrepoint, amènent vers des improvisations souvent collectives. Ozaín 4tet, c’est beaucoup de grooves allant du jazz-rock au swing, en passant par quelques rythmes en mesures composées. Des mélodies chantantes sur des modes parfois exotiques avec des ouvertures plus free-jazz ou des ambiances plus mystérieuses et envoûtantes.
Le disque, The missing one(s), est sorti sur le label Mogno Music le 15 janvier 2022 lors d’un double concert au Petit Théâtre Mercelis à Ixelles.
Ozaín est actuellement en train de préparer son deuxième disque. Ce sera un disque différent puisqu’il sera en partie en quintet avec comme invité Laurent Blondiau.
Dans le cadre de cette tournée, le groupe présentera aussi la musique de ce deuxième disque dans laquelle le contrebassiste continue à explorer différentes possibilités du quartet – ou quintet – sans instrument harmonique, en poussant le concept du premier disque plus loin. Une musique toujours énergique, dans la lignée du premier disque (un des morceaux devait d’ailleurs se trouver sur le premier) mais avec des recherches sur la forme dans certains morceaux, on sort parfois du « Thème – solos – réexposition du thème» habituel du jazz. Bien que fan de la tradition, j’aime bien chercher d’autres façon de faire, avoir plusieurs possibilités de grilles pour les solos sur un même morceau. Il devient alors une mini suite, comme par exemple Natural Born Piciu sur le premier disque.
Bruno Grollet – saxophone ténor
Nathan Surquin – trombone
Gaëtan Casteels – contrebasse, compositions
Pierre Hurty – batterie
Laurent Blondiau – trompette
Dans le cadre du Jazz Tour. Une collaboration entre l’An Vert et Les Lundis d’Hortense.