Que reste-t-il une fois nos illusions envolées ? Déception…
Si la surface est un leurre, si couvrir c’est cacher, alors il faut creuser, aller à la recherche du vrai. Couche après couche, il faut dégager l’âme. Cela se fait à coups de grattoirs, de griffures, de trous sur la peinture à l’huile… Cela ne se fait pas sans violence. Pas sans délicatesse non plus.
Le combat contre les faux-semblants est farouche : il faut percer la vérité au cœur. Il y a des retours aussi, des réparations, des raccommodages. La quête n’est pas chose tranquille.
Le geste sur la toile, le bois, le plexi ou l’alu tranche, perce, traverse l'espace : qu’y a-t-il derrière ? Les épingles s’enfoncent dans la toile, surgissent de l’arrière. Passer à travers et investir l’espace. Voilà la troisième dimension.
Les vides et les traces nous parlent avec subtilité du voyage intérieur de l’artiste qui, dit-il, y voit plus clair ainsi. La disparition se fait donc apparition.
L’exposition La poésie du revers présente des œuvres récentes ou jamais montrées, des œuvres d’une délicatesse et d’une sensibilité forte.
Isabelle Grevisse, janvier 2025