Durant la période coloniale, des milliers d’enfants métis, nés de relations entre colons blancs et femmes noires dans le Congo belge et le Ruanda-Urundi (RDC, Rwanda, Burundi), furent victimes d’une ségrégation systématique de la part des autorités belges. Pour la grande majorité arrachés à leurs mères, ces enfants étaient élevés dans des institutions religieuses, marginalisés et privés d’identité. À la veille des indépendances, beaucoup furent envoyés en Belgique, qualifiés à tort d’orphelins et placés en maisons d’accueil, dans des homes ou encore en adoption, tandis que ceux restés en Afrique perdirent la nationalité belge et furent abandonnés sans soutien, avec les pires difficultés pour retrouver leur famille maternelle et leurs fratries.
Le métissage, perçu comme une menace pour l’ordre colonial, a laissé des séquelles profondes : pertes d’identité, familles séparées, abandons et stigmatisation durable.
Fondée en 2015, l’asbl AMB/MVB (Métis de Belgique/Metis van België) s’engage à promouvoir et transmettre la mémoire des métis issus de la colonisation, tout en œuvrant pour la reconnaissance des injustices qu’ils ont subies. L’association éclaire un chapitre sombre et longtemps occulté de l’histoire belge, marqué par le racisme