Allant encore un peu plus loin dans la brouille fiction/docu, les frères Ross filment l’intérieur d’un bar de la Nouvelle Orléans sensé être à Las Vegas (où sont tournés les extérieurs). Dix-huit heures de tournage pour dépeindre la dernière journée et nuit d’un "dive bar"avec ses employés, ses habitués, ses clients de passage. Tout se mélange dans ce cinéma. Acteurs ou personnages de documentaire ? Très vite, on ne se pose plus la question. Quand la magie opère, on devient partie prenante de cette tranche de vie crépusculaire et familière dans ce lieu de perdition où l’on s’abrite de la violence du monde extérieur. Là aussi, peu importe ce qui est dit : les gestes, les regards, les rapprochements et les conflits exacerbent les blessures reçues ailleurs.