Le point de départ pour "Taskafa, Stories of the Street" (Taskafa, histoires de la rue) ce sont les chiens errants d’Istanbul que les autorités publiques essayent, depuis des années et par tous les moyens, de réduire en nombre, voire de faire disparaître. Pourtant, les habitant.e.s d’Istanbul sont foncièrement attaché.e.s à ces animaux qui font finalement partie de leur quotidien. Arpentant jour et nuit les rues de la ville, Andrea Zimmerman enregistre des souvenirs et des bribes d’histoires que les habitant.e.s veulent bien lui raconter à propos de ces chiens qu’ils/elles côtoient dans leur environnement. En arrière-fond, on perçoit qu’Istanbul, comme nombre d’autres villes, est en train de se transformer et se gentrifier. L’errance de la réalisatrice dans les rues et les places d’Istanbul est ponctuée par des extraits du livre "King" de l’essayiste et écrivain John Berger (qui prête ici sa voix). Au fil de la déambulation, un propos se dessine : ces animaux qui errent dans la ville symbolisent, d’une manière singulièrement révélatrice, toutes ces populations en situation précaire que l’on tend à vouloir invisibiliser.