Pour son deuxième album, En attendant Nico, Mélanie Isaac renoue avec la simplicité par laquelle elle a fait ses premières armes. Un retour à l’essentiel où priment les chansons, la voix et le texte avec une force narrative dont chaque seconde revendique la charge autobiographique. Loin des standards de l’époque, l’écrin musical est organique, vivant, lumineux : neuf titres enregistrés, réalisés, mixés au Wood Studio à Chênée avec Maxime Wathieu et dont la sincérité désarme. Car la chanteuse originaire de l’Ardenne ne cède jamais à la séduction de la facilité, préférant l’âpreté d’un piano-batterie-guitare où la voix et les mélodies sont reines.
Après « L’inachevée », un EP remarqué (Premier prix Franc’OFF aux Francofolies de Spa) et « Surface » un premier album salué par la critique (coup de coeur des médias francophones publics pour son single Paradis Nord ), « En attendant Nico » est le carnet de bord d’une femme dont la sensibilité se heurte à une société en quête de sens (Elle cherche le A), se refusant aux sirènes de l’époque (Le camp et la couleur), préférant aux discours pré-fabriqués l’évidence poétique (Le sublime ordinaire). Semblant enfin réconciliée avec son passé (Le Tilleul, Une fleur sur le piano) et prête à affronter ses fantômes (Je te garderai, Adieu je reste), Mélanie Isaac dessine sur nos bleus à l’âme une porte de sortie, accessible tout de suite. Ce qui a changé ? Peut-être la venue au monde de sa fille qu’elle portait en elle lors des enregistrements et qui a donné son nom à la chanson éponyme de ce deuxième album « En attendant Nico ».