Le poumon, c’est l’organe de la tristesse chez les Chinois, paraît-il. Alors, je me demande… Pourquoi il s’inflige ça ? Pourquoi il n’arrête pas ? Les questions affluent dans ma tête, face à ce papa qui ne parle pas. Pourquoi a-t-il migré un jour ? Pourquoi ne bouge-t-il plus aujourd’hui ? Pourquoi refuse-t-il de repartir ? Ce n’est pas facile de lui tirer les vers du nez. La pudeur des pères, quoi ! Mais je suis allé l’interroger. Je l’ai enregistré. J’ai sa voix. Elle est là, dans la boîte, prête à être utilisée.
Lors d’un workshop de marionnettes avec Natacha Belova, Othmane Moumen construit de ses propres mains un double de son père, pour le faire parler. Ce temps gagné sur la mort est une occasion pour lui d’approfondir l’enquête, de laisser son père se raconter par l’intermédiaire de la marionnette, vite, avant qu’il ne parte définitivement en fumée… Othmane Moumen livre un dialogue attendrissant et non dénué d’humour, entre un fils et son père.