Surréalisme, pour ainsi dire..., ce titre énonce les précautions autant que la difficulté à définir une production « labellisée », à tracer les frontières d’une « photographie surréaliste », l’intention de l’auteur comme son sujet n’étant pas toujours les plus sûrs des critères, pas plus que l’appartenance à l’un des groupes surréalistes, celle-ci pouvant être de durée et d’époque variables. Le centenaire de la parution du Manifeste du surréalisme d’André Breton salué par de nombreuses expositions et manifestations à travers le monde nous a semblé la meilleure occasion pour nous pencher sur l’un des axes majeurs de la collection du Musée, la photographie surréaliste, en opérant une sélection en son sein. Dépassant les œuvres des membres des groupes en Belgique – celui de Bruxelles et celui du Hainaut –, elle s’étend aux représentants du groupe parisien, ou à quelques figures plus isolées tel Jindřich Štyrský, ou encore à celle du solitaire de Bourges, l’étrange Marcel Bascoulard, que nous n’avons voulu assimiler de force aux surréalistes mais dont la démarche ne leur aurait pas été indifférente s’ils l’avaient connu. Outre l’acquisition d’épreuves photographiques, une attention particulière s’est portée sur les publications, revues, ouvrages ou catalogues qui furent le principal vecteur de diffusion de la photographie surréaliste quand elle ne faisait encore l’objet d’un marché.