Une adaptation à la scène du roman puissant d’Elena Ferrante qui nous entraîne dans la spirale extraordinaire de la transformation d’Olga. Une mère et épouse « parfaite » se métamorphose en femme révoltée et scandaleuse. Sa langue se déchaîne et bouleverse.
Italie, fin des années 90. Olga a 40 ans et deux enfants. Mariée à Mario, ingénieur, elle a renoncé à ses aspirations de jeunesse et tente de mener une vie en adéquation avec ce que la société lui impose. Jusqu’à ce que, subitement, son mari la quitte pour une fille plus jeune, comme dans le plus pathétique des feuilletons. Si nous nous arrêtions à cela, l’histoire en vaudrait peu la peine. Mais Elena Ferrante nous donne à voir la face cachée du récit. Elle nous prend par la main et nous emmène à la rencontre d’une autre Olga.
D’un coup, l’univers d’Olga s’écroule et plus rien ne va. C’est la longue chute et c’est une femme inattendue qui prend place. Scandaleuse. Mais aussi puissante, presque mythique : une Médée contemporaine, qui n’a plus besoin de tuer pour exister.
L’actrice et metteuse en scène Gaia Saitta (inoubliable dans Je crois que dehors c’est le printemps la saison dernière) incarne Olga, délaissant un corps opprimé pour un corps résistant, enfin libérée. Un jour de lucidité après une vie passée dans les carcans, un jour de renaissance où tout est à reconstruire, à réécrire. Le public, dispersé sur le plateau et en dehors, est à la fois partie et témoin de cette transformation.