Sur le plateau, accompagnée de quatre performeurs et performeuses (dont deux Namuroises, Namurois castés pour l’occasion), Sara Selma Dolorès, créature verbomaniaque, nous invite à entrer dans la Nuit. Dans l’obscurité, elle ne cherche pas la lumière, mais son excès, ce flash qui aveugle et déforme les visages.
« Face aux puissances destructrices de l’esprit de sérieux, face aux intelligences artificielles et aux bêtises humaines, il ne nous reste qu’une alternative : être fous et folles. » Vos zygomatiques s’en souviendront !
Sous forme de métacabaret, Rire est un véritable champ de foire, un éloge de la folie, avec à coeur de toujours interroger à quoi nous ramène le rire. Nous ramène-t-il à notre classe sociale ? À notre première tentative de transgression parentale, notre cacaboudin de l’enfance ? À notre genre ? Nos droits à la parole, notre légitimité ?
Les artistes explorent les préoccupations de notre époque (la 3e vague de féminisme, la morale de gauche et de droite, le #onpeutplusrirederien) car, comme l’écrit Peter Brook : « C’est toujours le théâtre populaire qui sauve la situation. » Ce qui occupe Sara Selma et ses camarades est de lui donner, une fois de plus, raison.