Vêtus de noir sur un plateau nu et immaculé de blanc, dix-neuf acrobates s’élancent tour à tour créant un mouvement infini tel un ballet aérien d’étourneaux où règnent coordination et synchronisation. Ils passent d’un à quinze en une fraction de seconde, provoquent une réaction en chaîne, un effet de vague. Les corps s’envolent, soutiennent, plongent et rebondissent toujours plus haut repoussant toujours plus loin les limites de la gravité.
Möbius surprend le regard par des transformations surprises, joue avec des effets de lévitation ou de slow motion provoquant une sorte de magie cinétique. La lumière mouvante participe à ces jeux d’illusions venant tantôt souligner les lignes des corps comme dans un crépuscule, tantôt les multiplier dans un théâtre d’ombres projetées au sol.
Cabrioles incessantes, mains à mains propulsant d’étourdissantes culbutes sans rien qui pèse ou qui pose, et, à deux, trois et quatre voltigeurs, ces étonnantes colonnes humaines qui ploient aussi vite qu’elles se sont déployées, sans aucun effort apparent. Une sacrée bande que celle de Möbius !
- Le canard enchaîné