Transfiguration révèle le désir du sculpteur de donner vie à sa
création – et son insatisfaction de ne pouvoir y arriver. Il entre
alors lui-même dans l’argile, s’en recouvre corps et visage et quitte
son identité pour, à travers ses transformations, s’en inventer
d’autres, animales, hybrides, monstrueuses. Il efface et dénoue les
couches de son visage dans une quête sans entrave, une forme de rituel
entre dérision, danse et transe.
La stupéfaction éprouvée est pareille à celle qui jaillit lorsque
soudain se révèle une vision totalement imprévue de nous-mêmes,
aberrante, drôle, sauvage.