60 minutes et des poussières
À la manière des benshi* – conteurs japonais qui commentaient les films à l’époque du cinéma muet – Patrick Corillon projette et commente les pages d’un livre qu’il a lui-même dessiné. Il conte ainsi une histoire intime ponctuée de souvenirs de famille et de légendes lointaines invitant le spectateur à un voyage poétique et graphique. Le passage du livre à l’écran se fait grâce aux techniques informatiques les plus contemporaines (images animées interactives) et cherche à donner à son récit le même esprit d’inquiétante étrangeté qui hantait les premières séances de lanternes magiques ou de cinéma muet.
* Au temps du cinéma muet au Japon, les benshi commentaient les films et jouaient les dialogues des acteurs pour un public largement analphabète (et donc incapable de lire les intertitres). Sans trop se soucier de suivre le scénario original, les textes étaient souvent improvisés par les benshi. À partir d’un même film, le benshi pouvait, au gré des séances et selon son humeur, raconter une histoire très différente. Certains d’entre eux étaient très populaires et souvent plus connus que les réalisateurs ou acteurs des films qu’ils commentaient. Il existe encore quelques rares benshi en activité de nos jours.