Elle est conteuse, lui éclairagiste.
Elle prend le risque d’être deux, il prend celui de quitter l’ombre.
C’est un spectacle qui s’avance, sur la pointe des pieds, pour tenter
de dire ces instants de grâce où chacun s’éclairait en disant la
lumière de l’autre.
« Ce que j’ai voulu en écrivant Marie sur le pavé, c’est écrire ce
moment où le rôle de mère nourricière s’est imposé de toute urgence dans
ma vie. Écrire ces sept années où, soudain, il n’y a plus eu ni temps
ni espace pour la scène et l’écriture. Écrire ce besoin de se raccrocher
à tout pour survivre, pour respirer, pour créer. Cette course éperdue,
ces millièmes de seconde de grâce, d’humanité, de course avec les
flocons de neige, ces rencontres lumineuses qui font palpiter le cœur de
fond en comble au milieu des caisses d’un marché, qu’il soit bio ou
bien aux puces, l’enfance qui débarque sous la forme d’un livre lu par
une institutrice, et puis, soudain, sans crier gare, la rupture qui
t’ouvre une brèche vers l’immensité de tes possibles. »
— Michèle Nguyen