A propos
Table ronde conçue et modérée par soto labor, nadjim bigou-fathi
Avec Peggy Pierrot, Manel Ben Boubaker, Dénètem Touam Bona
Langue: Français
S'appuyant sur l'ouvrage collectif Entrer en pédagogie antiraciste (SHED publishing, 2023) qui analyse les mécanismes et les manifestations "du racisme à l’école" , cette table ronde cherche à ouvrir une discussion à partir d'expériences pédagogiques concrètes au sein de l'institution scolaire et universitaire. L'enjeu est de faire un état des lieux critique du racisme structurel dans les objets enseignés, les méthodes d'apprentissage et d'évaluation. Cette rencontre vise à mettre en commun des outils pour transformer les pratiques pédagogiques présentes et imaginer les futures. Ce panel rassemblera plusieurs invitéxes, parmi lesquelxles Manel Ben Boubaker, pédagogue radicale et professeure d'histoire et de géographie dans un lycée en Seine-Saint-Denis, et Peggy Pierrot, travailleuse intellectuelle et enseignante à l'erg (Ecole de recherches graphiques, Bruxelles).
nadjim bigou-fathi (1990, FR) est un designer, artiste visuel et performeur. Il s'intéresse à l’émergence des limites – des murs aux mots – et aux dynamiques normatives, territoriales ou autoritaires qui les sous-tendent. Par le biais de projets curatoriaux, sculpturaux ou performatifs, il étudie des situations d'attente et d'anticipation en interrogeant les relations de pouvoirs entre les participant·e·s.
soto labor (1993, FR) est un poète, artiste visuel et performeur. Fortement influencé par le hip-hop comme moyen d'autonomisation, il explore différentes formes de récit et de performance, tout en se penchant sur les conditions d’exercice du discours. Il produit des histoires courtes, fables, poèmes et paroles de rap comme autant d’outils critiques.
Peggy Pierrot est une travailleuse intellectuelle, enseignante et chercheuse indépendante (sur les logiciels, les sciences humaines, les cultures populaires et les diasporas noires atlantiques). Elle enseigne la théorie des médias, la fiction spéculative à l'ERG à Bruxelles, en Belgique, où elle vit. En collaboration avec l'artiste et pédagogue Flavio Rodrigo, elle propose aussi un cours de renversement épistémologique de l'histoire des arts. En plus de son travail de recherche et de relecture de l'histoire dominante, elle défend et forme aux alternatives numériques au capitalisme de plateforme.
http://peggy.pierrot.work/
Manel Ben Boubaker est professeure d’histoire et de géographie dans un lycée en Seine-Saint-Denis, diplômée d’histoire et de science politique à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et pédagogue radicale. Elle grandit à Paris et commence à militer dans des collectifs propalestiniens, puis rejoint des collectifs féministes et antiracistes. Elle a coordonné les trois stages antiracistes de SUD Éducation 93,et y a animé des ateliers sur la décolonisation des programmes scolaires et la pédagogie de bell hooks. Elle est formatrice syndicale sur l’antiracisme, le féminisme décolonial et les violences sexistes et sexuelles. Elle rédige des articles autour de ses sujets pour des revues militantes (AssiegéEs, Censored, Deuxième Page ou Les Utopiques) et académiques (Les cahiers du LCD, Le Télémaque). Elle a coanimé le compte Instagram Les Invisibles de l’Histoire. Elle écrit également de la poésie, notamment pour le cabaret Mange Tes Mots, et de la fiction.
Philosophe et artiste, Dénètem Touam Bona s’attache à repenser la question du refuge à la lumière de l’expérience historique du marronnage (les arts de la fugue des esclavisé.es). Face à l’abolition en cours du droit d’asile, face à l’extinction des espèces vivantes, face à l'empire croissant des algorithmes sur nos vies, il appelle à la réactivation des arts marrons du camouflage. Il est notamment l'auteur de Cosmopoéticas do réfugio (Cultura e barbarie, 2020), de Sagesse des lianes (Post Editions, 2021) et de Fugitive, where are you running ? (Polity press, 2023). En 2021 - 2022, au Centre international d'art et du paysage de Vassivière, Dénètem a conçu l'exposition afrodiasporique « La sagesse des lianes » (20 artistes de territoires aussi divers que la Nouvelle-Calédonie, la Guyane ou Madagascar) et l'œuvre collaborative « Spectrographies, contes de l'île étoilée » (avec des performeuses de la Martinique, du Gabon et de la Réunion). Porté par la Compagnie (Belsunce), son prochain projet de création, Cosmopoétiques du refuge (lancement en mars 2024), aura une dimension transocéanique et pour point d’ancrage la ville de Marseille. Dénètem a été enseignant en Guyane et à Mayotte.