A propos
Brussels marée haute
Derrière l’odyssée sublimement intime, c’est bien l’imaginaire de la ville qui est repolitisé en investiguant les polarités de la vie, la naissance et la mort. Comme un choc existentiel, dans un geste poético-musical inspirant.
Dis-leur qu’ils n’abîment pas trop Brussels, je n’aurai pas la force pour une nouvelle guerre, écrit Krzysztof Styczynski. Brussels marée haute est une errance sauvage et subtile, emportée et mélancolique, entre Bruxelles et Carnage, l’endroit qui a vu peut-être naître l’auteur. Alors on le regarde, on l’écoute en se demandant ce qu’il a à nous dire, cherchant du côté du bonheur et du mal de vivre, de la lettre et du portrait. On arpente le pavé inflammable de la ville. On se souvient qu’on ne survit que par l’amour et l’art, sur la scène où brûlent les corps, les mots et la musique.
L’immensité : des maux aux mots
Sur scène et dans la salle, les immenses, les « Individus dans une Merde Matérielle Enorme mais Non Sans Exigence » déploient les trouvailles subversives du Thésaurus de l’immensité, le lexique révolutionnaire du sans-abrisme ou plutôt du sans-chez-soirisme conçu par le Syndicat des immenses. Parmi nous, i·els égrènent leurs vies, désirs et colères. Un précipité d’émotions aussi cru qu’interpellant.
Mal nommer, c’est faire de la langue une prison qui rassure les nanti·es, conforte les indifférent·es, fragilise les plus précaires. Mais voici que surgissent de nouveaux vocables pour définir la condition des sans-abri, ou plutôt des sans-chez-soi, cell·eux que l’on nomme les immenses. Ce Thésaurus est-il un manifeste poétique ? Politique ? Éthique ? C’est en tout cas une manière de pulvériser le racisme social. Dans la foulée, c’est une société tout entière qui risque bien de s’embras(s)er.
Programme
17:00 Brussels marée haute
18:00 L'immensité : des maux aux mots