Quand Jocelyne Saab part tourner en Iran, elle veut comprendre ce qui se trame dans cette région du monde, dans l’idée que son pays, le Liban, doit se préparer à en subir les répercussions. Dans ce film, la machine analytique Saab est à l’œuvre, avec cet oeil si juste qui lui est propre, Jocelyne est partout, dans les universités, le temple séculaire des Mollah, avec les milices à l’entrainement, chez les minorités kurdes, dans les bidonvilles des laisser pour comptes, elle filme les conseils ouvriers autogérés, les intellectuels progressistes... elle interroge les contradictions, observe ce peuple en quête de liberté, après des années de dictature. Ce qu’elle nous donne à voir de l’Iran révolutionnaire des années 80 brise les clichés de l’intégrisme Chiite et transforme notre regard sur cette société. "Je suis arrivée à la fin de l’époque révolutionnaire et puis tout s’est effondré. J’ai encore joué là-bas l’impressionnisme, laissé aller ma sensibilité." Cette précieuse sensibilité nous aide à comprendre le monde perse et sa position actuelle dans l’échiquier mondial.