A propos
Ces mots seraient dérivés de l'italien 'bardascia', de l'arabe 'bardaj' et du persan 'barah'. Pourtant, dans cette création, ces termes sont réappropriés pour célébrer et honorer notre propre existence. Lukas Avendaño utilise des éléments considérés comme impies par les normes dominantes, tels que les plumes, le papier, l'ayoyotl et les métaux précieux, pour faciliter la quête de l'« archéologie de la mémoire » de nos ancêtres matrilinéaires.
Les réflexions d'Avendaño sont ancrées dans son hypothèse de l'« archéologie de la mémoire ». Ce paradigme lui permet de sonder plus profondément son existence ontologique et de la relier à celle de son être historique, immesurable, enraciné dans son ancêtre matrilinéaire. L'existence « muxeril »* d'Avendaño est inextricablement liée à l'histoire contemporaine,qui s'accroche à divers éléments tels que la monogamie, le monotheïsme, la monoscience et la monorationalité. À travers sa création, Lukas Avendaño cherche à déconstruire le regard des « critères de vérité » institutionnalisés et légitimes sur les corps et les sexualités non hégémoniques ou « normalisés », et à dénoncer les pratiques injustes qui en découlent.
Ces réflexions sous-tendent d'autres créations d'Avendaño, telles que Réquiem para un Alcaraván (2011), Madame Gabia(2005) – un rituel de réhabilitation pour les rejetés du monde –, Lemniskata (2022) – la genèse de l'origine de toute chose –, No Soy Persona. Soy Mariposa (2014) et Bardaje (2023), sa dernière production solo.
*Lukas Avendaño s'identifie comme muxeril ou muxe. Selon Avendaño, il s'agit d'un fait social total, assumé par des personnes nées avec des organes reproducteurs « masculins » mais qui choisissent des rôles sociaux, culturels et sexuels-affectifs s'écartant de la masculinité traditionnelle. Le muxerismo est une identité unique et une pratique culturelle spécifique au Mexique.