Chatoyant ou mat, épais ou fin, opaque ou translucide, rigide ou souple, tendu ou plissé, texturé ou lisse... Ce sont là quelques attributs sensibles du textile, irrémédiablement associés à sa matérialité. Exhibés sur les corps des princes et des prélats, enserrant quelque précieuse matière ou encore recouvrant murs et sols, les textiles traversent toute la culture matérielle de la première modernité (15 e – 18e siècle). Ils occupaient alors un statut de premier plan, omniprésents depuis lʼenveloppe des corps jusquʼà la parure de lʼarchitecture et garants de la construction des identités sociales. Si la discipline de lʼhistoire de lʼart sʼest récemment emparée de cet objet dʼétude longtemps relégué à la marge de lʼhistoire des arts, ses dimensions matérielle et sensible restent encore trop souvent négligées dans la recherche, au profit dʼapproches historique, iconographique ou encore anthropologique.
Nécessitant des connaissances techniques spécifiques, lʼétude de la matérialité des oeuvres a longtemps été lʼapanage des conservateurs/restaurateurs textiles et de quelques rares « textilologues » (Cardon 1999), avant que le material turn nʼirrigue ces dernières années le champ de lʼhistoire de lʼart et ne révèle lʼimportance dʼun retour à lʼobjet-matière.
Lʼobjectif de ces deux journées dʼétude est de faire se rencontrer ces différentes approches en faisant dialoguer les recherches consacrées à (lʼhistoire de) la technique et la conservation, ainsi que celles portant sur les propriétés médiales et les sens que revêt le textile lorsquʼil est exposé, porté ou manipulé.
Lieu : Auditorium du Monceau
Prix : gratuit
Infos et programme : www.museel.be
Inscription obligatoire : roxanne.loos@uclouvain.be
