Les exemples ne manquent pas dans l’histoire de la littérature qui
présentent le tyran, la régente, le généralissime sous des traits
démoniaques, apparentés à la folie ; les tragédies grecques déjà mettent
sérieusement en garde, Shakespeare persiste et signe pour qui aurait
encore eu des doutes. Des penseuses et penseurs modernes et
contemporain.e.s embrayent le pas, confrontent à la question, et, si
oui, dans quelle mesure, l’exercice du pouvoir politique fait corps avec
la démence, le fanatisme zélé, voire les ravages des pires des maladies
mentales ?
L’atelier
« Pouvoir Psychose Poème » envisage de se pencher sur cette hypothèse
qui, on le verra, a aussi interpellé poétesses et poètes à maintes
reprises, afin de transposer en poésie les délires désastreux qui
orientent les choix des classes dirigeantes, ainsi que les conséquences
qui en découlent : catastrophes que nous enseigne l’histoire, et
catastrophes que nous subissons ou appréhendons aujourd’hui. Là où les
discours officiels se parent de rationalité et de fatalité, la poésie
s’octroie le droit de reformuler le langage tapi derrière le langage,
d’opposer sa puissance d’évocation à une pensée dominante dominée par
l’insanité psychique.