Nous sommes sur scène dans l’intimité du calligraphe qui trace tour à tour les 22 lettres hébraïques à l’origine, selon la Kabbale, de la création du monde. Le Sefer Yetsirah, mythe fondateur de l’univers, traité linguistique et mode d’emploi du langage, est le livre de réfé- rence de la mystique juive. Il a inspiré à Frank Lalou le texte La voix du trait, qui donne son titre à ce spectacle.
Le rythme de son geste est projeté en direct sur un premier écran tandis que le son de sa plume sur le papier est sonorisé grâce au calamophone, un dispositif qu’il a lui-même imaginé. Sur un second écran apparaissent d’autres images, préfilmées par la vidéaste Isabelle Françaix à même la matière organique de l’encre, du papier, du calame et des doigts de l’artiste.
Acoustique et électronique, réalités organique et virtuelle invitent le public à une expérience unique dans la solitude animée du calligraphe, sur scène aux côtés des musiciens. La mu- sique d’Oren Boneh interroge le vertige per- manent entre le vacarme qui nous agite et les rituels tranquilles qui pourraient donner forme au chaos.