Selon une parfaite unité de temps, celui nécessaire à l’éclusage d’une bouteille de liqueur, le spectacle offre la rencontre improbable entre Thérèse d’Avila, grande mystique et réformatrice de l’ordre des Carmélites déchaussées et Claus von Stauffenberg, officier de la Wehrmacht et initiateur autant qu’auteur de l’attentat contre Hitler du 21 juillet 44, figures ectoplasmiques surgies de leurs couloirs temporels respectifs que quatre siècles séparent et télescopées l’une contre l’autre dans un lieu voué à la représentation de cela, une cage de scène vide.
Parés de leur vêture du dernier soir, les personnages recomposent ensemble, au fil de la consommation d’une bouteille de liqueur bue jusqu’à son terme, une autre histoire et opèrent un consensus philosophique où se prophétise, d’une manière tout à fait désenchantée cependant que pertinente, notre propre époque, laboratoire décomplexé de cynisme aveugle au sein duquel danseront et chanteront in fine les enfants, les descendants, soit le chœur des modernes angelots du purin, toutes et tous chaussés de Nike et culottés de langes.