A propos
S’il y a bien un compositeur qui a su traduire en musique la lutte désespérée de l’être humain contre un sort implacable, c’est Gustav Mahler avec sa Sixième Symphonie. Mais pourquoi une telle partition, avec ses marches funèbres, ses coups de marteau, sa lugubre tonalité en la mineur, alors que, ces années-là, Mahler a justement le vent en poupe ? Directeur artistique de l’opéra de Vienne, il enchaîne les succès : sa propre musique rencontre une popularité croissante, et la naissance de sa deuxième fille apporte joie et stabilité dans sa vie familiale. Cherchait-il à conjurer le malheur qui frappe les mortels trop favorisés par le destin dans les tragédies grecques ? Pressentait-il les nuages noirs qui allaient s’amonceler autour de lui ? Quelle que soit la raison qui l’a poussé à écrire cette symphonie, le sort le frappa effectivement sans pitié : dans l’année suivant la première de l’œuvre, sa fille Maria mourut à l’âge de quatre ans, on diagnostiqua au compositeur l’affection cardiaque qui lui serait fatale, et il fut contraint de démissionner de l’opéra de Vienne. Trois coups durs qui donnent à sa symphonie de sinistres airs de prémonition. Jamais le surnom de « Tragique » n’a été plus approprié…
Pour l’exécution de cette imposante symphonie, avec son effectif énorme, les musicien·nes de l’Orchestre symphonique de la Monnaie travailleront coude à coude avec le Belgian National Orchestra. Sous la direction d’Antony Hermus, l’œuvre sera interprétée comme son auteur l’a conçue : comme une musique avec un véritable enjeu.
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