A propos
Deux femmes, deux hommes, dans un espace abstrait, avancent, sac au dos, bottines aux pieds : des humains en marche, se mesurant à l’univers. Après la construction et l’effondrement organisés de Collapse, Julien Carlier convie quatre personnages – l’ébauche d’une communauté – à faire groupe en se perdant dans une immensité indéfinie.
"Force est d’aller, de se faire traverser par la distance. Sans rien changer à la distance." Citant Guillevic, le chorégraphe et danseur (ici hors-plateau) entend figurer l’excursion, questionner les éléments, célébrer le trajet plus que la destination. Voire la contemplation avant le mouvement. Et avant tout : la marche, ce principe initial.
Julien Carlier est, avec la Cie Abis, familier du hip-hop, qu’il emmène sur des chemins de traverse. Plus diverses sont les origines du quatuor de Paysage, qui marie aux techniques du breakdance d’autres langages, de la danse contemporaine à l’acrobatie, en passant par les esthétiques empruntées aux effets de la vidéo: accélérations, slo-mo, distorsions... Sortir de soi, de ses habitudes pour habiter le vide, et se laisser habiter par lui. En écho au credo d’Agnès Varda pour qui, "si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages".