Aime Simone

Aime Simone a été exposé à l’art et a appris la guitare à l’âge de 11 ans.  Il vibre aussi bien au son des cordes de sa guitare – une Fender Stratocaster noire et blanche des année 70 héritée de son père - qu’au diapason de la production digitale dont il possède une maîtrise presque architecturale. Sa palette musicale est très riche : pop, trap, techno, reggaeton, trap, et soul s’y croisent et se révèlent au fil de ses chansons comme des perceptions sensorielles en accéléré. Chaque timbre, couleur et sonorité est relié à ses expériences dans les villes où il a vécu. De Paris à Berlin, en passant par Los Angeles et Vienne, Aime a tracé une carte du tendre.

Dans cette représentation topographique et allégorique, on retrouve son geste musical, son empreinte et une vérité artistique sans filets qui a l’a guidé, pas après pas, dans la création de son nouvel album, intitulé Oh Glory. Oh Glory est un album introspectif, une photographie émotionnelle qui saisit les instants incisifs de son voyage. Le parcours d’Aime a été nourri de rencontres artistiques décisives, comme celle avec le chanteur de Libertines, Peter Doherty, en 2012 - avec lequel il a partagé une profonde amitié et la scène, des cafés au Zénith de Paris (en première partie) – ou encore avec Sonja Fix, artiste américaine, rencontrée à Vienne en 2017, qui est à la fois la compagne de sa vie et son alter ego dans la création. Sa relation fusionnelle avec Berlin, ville-refuge connue pour sa pluralité artistique, où il a habité (2017-2020) est également l’un des piliers de Oh Glory, tout comme les affinités électives d’Aime Simone avec des artistes tels que Rosalía, Billie Eilish et le rappeur suédois Yung Lean, avec lesquels il partage l’intimité créative, l’énergie sur scène et le choix commun de faire une musique mainstream sans trahir leurs origines underground et DIY.  

Pour qualifier son style musical, Aime Simone a choisi le terme "Post pop". Inspirée du "post genre", cette expression signifie qu’on emprunte une palette tellement riche de styles que le concept de genre musical se volatilise. Une partie de ses influences découle de la trap alternative (dérivée du Cloud rap, de l’Emo trap et de la Witch house), du reggaeton, des basses et des drops de la techno et de l’EDM (Electronic dance music). L’harmonie et la structure refrain-couplet de ses chansons, en revanche, sont issue d’une tradition pop classique avec des accents de soul et de gospel. Les chansons d’Aime peuvent être reprises aisément guitare-voix.  La fusion entre ces deux façons de composer représente l’ADN de sa musique.

Aime Simone et Sonja Fix ont conçu la pochette de Oh Glory en collaboration avec des artistes d’IA (Intelligence artificielle). Ils ont nourri le logiciel de leurs propres images et de toutes sortes de références qui ont accompagné la réalisation de l’album : d’une part, des illustrations de la Belle Époque parisienne, faites d’opulence et de dorures et, en opposition, un univers dystopique à l’esthétique Tumblr années 2010, associé à des images trash post-soviétiques et des atmosphères de la culture sex & drugs de notre époque. Sous la frange sage d’Aime, on devine son passé tumultueux, lourd comme les chaines en or qu’il porte au cou, mais aussi sa nature profonde, rayonnante et "Reckless", téméraire. Ce terme éloquent, qu’il s’est fait tatouer à sous l’œil gauche par Sonja Fix, quand il habitait à Vienne, n’est pas un effet de style. C’est la marque indélébile d’une promesse qu’Aime s’est faite à lui-même. Son style, son image et sa confiance en lui se sont affirmés depuis l’époque où il avait travaillé pour la mode à Los Angeles (2014-2015) tout en poursuivant sa production musicale.

Son nom s’est métamorphosé en Aime Simone en 2019. Plus qu’un nom d’art, cette fois-ci, il incarne une transition et une véritable identité. C’est également un hommage à ses grands-parents paternels – Aime et Simone – qui ont été parmi les premiers à soutenir sa musique. A travers ses morceaux, Aime Simone, tout sauf naïf, aborde des thématiques universelles et produit une catharsis optimiste. Sur les 11 chansons de Oh Glory, Aime ne renie pas certains contextes sombres de sa vie. Au contraire, comme le Caravage dans ses tableaux, dont la beauté a inspiré ce disque, Aime Simone se sert de ses contrastes et créé une noirceur poignardée de lumière.