Bien que le nom du groupe nous vienne de la langue de Molière, La Dispute nous vient du Michigan, là où depuis maintenant plus de dix ans et à l’instar de Touché Amore ou Defeater, le groupe ne cesse de faire évoluer son post-hardcore en y incorporant à l’envie des touches de jazz, de rock progressif, de screamo ou de blues. En effet, au cours de la dernière décennie, les pères de la Nouvelle Vague du Post-Hardcore (ou simplement « La Vague ») fidélisent une musique prophétique, éblouissante, dépassant le simple cadre de la chanson, et devant être traitée comme de la littérature plutôt que de la musique. Leur premier album de 2008, « Somewhere At the Bottom of the River Between Vega and Altair », reste l'un des albums hardcore les plus uniques du siècle (oui oui). On pouvait y entendre le chanteur Jordan Dreyer marmonner, hululer et chahuter des textes anachroniques inspirés d'Annabel Lee, Joanna Newsom, Kurt Vonnegut et du folklore japonais, tandis que le groupe s'essayait au jazz, au screamo, au prog-rock et au spoken word. À la fois sauvagement prétentieux et sans artifice, c'est un document rare d'un groupe sans attentes, sans précédents, et à l'ambition incontrôlée.
Actuellement, cinq années après un formidable « Rooms Of The House », La Dispute poursuit ses pérégrinations avec « Panorama », le quatrième album du groupe post-hardcore sorti en 2019 et le premier sur Epitaph Records. En 10 ans de travail acharné et à nouveau avec cet autre opus, les Américains rappellent qu’ils ont su élargir leur palette et proposer des œuvres ambitieuses, avec une certaine propension à concevoir chaque album comme un recueil de fiction. Dans cette idée de raconter des histoires, le fil rouge de « Panorama » se concentre sur cette route que Jordan Dreyer et sa partenaire parcourent entre leurs domiciles respectifs de Grand Rapids et Lowell, dans le Michigan. Les décès et tragédies qui parsèment les kilomètres du trajet sont autant d’occasions pour le chanteur de raconter des tranches de vie et de porter une réflexion sur les relations hommes / femmes.
Entre spoken word poignant et rage contenue, le registre vocal de Jordan Dreyer ne s’est jamais vraiment positionné pour moduler au mieux les émotions et donner un phrasé unique qui capte l’attention. La qualité étant le mot d’ordre, il est difficile de ne pas se faire happer par la poésie inhérente à l’univers de La Dispute et par ce pouvoir évocateur qui met constamment notre imagination à contribution. « Panorama » se glisse habilement et subtilement vers une sorte de catharsis. Venez donc vous libérer grâce à la tournée de La Dispute qui passera par l’Orangerie pour célébrer son album phare de 2011, « Wildlife ». L’occasion de re(découvrir) le bijou post-hardcore qui fête déjà (oui déjà, sniff) ses 12 ans.
Pool Kids, c'est de l'énergie brute, sporadique et indiscutablement authentique que quatre musiciens originaire de Tallahassee, en Floride partagent. « Pool Kids », c’est aussi l'album éponyme du groupe qui fusionne des riffs math rock familiers à de l'art rock noyé dans une marée émotionnelle et technique, engloutissant l'auditeur dans une vague d'angoisse indie rock passionnée. « Pool Kids » est le premier album studio qui permet au groupe d'atteindre sa forme finale, la plus cinétique.
Enregistré à Seattle par le producteur Mike Vernon Davis, ce disque est plus net et poli que jamais, mêlant les couches de synthétiseurs aux riffs de guitare post-hardcore et des textures indie-pop aux voix enflammées. L'un des thèmes principaux de l'album et qui sert de fil conducteur à chacune des chansons est la douleur universelle que nous ressentons tous lorsque nous tombons à l'âge adulte. Les chansons couvrent ainsi une gamme de sujets sensibles décrivant la gestion d'un traumatisme, la rupture amoureuse, la désillusion et la perte amicale. Le tout amené de manière puissante et humoristique.
Le premier album complet d'Oceanator, « Things I Never Said », a vu la multi-instrumentiste new-yorkaise Elise Okusami assimiler de manière hyperbolique le malaise du début de l'âge adulte à une destruction apocalyptique. L'album était un portrait clair de l'immense talent croissant de l'auteur-compositeur et multi-instrumentiste Elise Okusami et a été immédiatement salué par des journaux comme Noisey, Under The Radar, Stereogum et SPIN, qui ont inscrit le groupe sur leur liste des « 20 nouveaux artistes les plus intéressants de 2020 ». Sur le deuxième album du groupe, « Nothing's Ever Fine », Okusami canalise son style d'écriture énergique et aventureux dont elle est devenue synonyme et livre un lot de chansons riff-heavy qui sonnent plus grandes et plus audacieuses que tout ce qu'elle a fait auparavant.